La direction de la loterie britannique dans la tourmente

L’opérateur privé de la principale loterie britannique, Camelot, est en pleine tourmente depuis que le journal The Sunday Times a révélé que sa directrice, Dianne Thompson, a touché un bonus de 2,1 millions de livres sterling d’une façon peu transparente.

D’après le vénérable journal d’outre-Manche, qui n’a rien d’un tabloïd, Thompson a reçu cette somme en tant que directrice de Camelot Business Solutions, une petite société qui se trouve dans le giron de la National Lottery, et non en qualité de directrice de la loterie. Une façon de procéder qui ressemble furieusement à une dissimulation.

Après les révélations embarrassantes du Times, Camelot a promis de revoir les méthodes de rémunération de ses cadres supérieurs. « Nous prenons acte des inquiétudes soulevées quant à la rémunération de nos cadres supérieurs et nous allons prendre les mesures nécessaires, » a déclaré le fonds de pension des enseignants de l’Ontario, à qui appartient la société Camelot.

On estime que Camelot a profité d’avantages fiscaux en payant sa directrice de la sorte. Pourtant, durant ces dernières années, de grosses pressions ont été faites sur les sociétés britanniques afin qu’elles soient totalement transparentes quant aux rémunérations de leurs cadres supérieurs. En mars 2013, Dianne Thompson, « en raison de la performance exceptionnelle » de la loterie durant les 4 dernières années, s’est vu octroyer une belle augmentation de salaire : 100 % !

Voilà qui va ravir les joueurs britanniques. En quelque sorte, pour gagner au loto, il n’est pas toujours nécessaire de jouer : être directeur ou directrice permet de toucher le jackpot, et de façon automatique qui plus est ! Pourquoi s’encombrer du facteur hasardeux quand on peut…

Cette mauvaise nouvelle en suit une autre : Camelot ne deviendra pas l’opérateur de la loterie de Pennsylvanie. Le gouverneur de l’État a même été accusé d’avoir trafiqué l’appel d’offres, alors que Camelot fut le seul candidat dûment enregistré pour gérer une affaire très lucrative, à en juger le salaire de Mme Thompson.

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