Scandale du Joker : La Loterie Romande menace les buralistes après le coup des "serial-joueurs"

Quand la stratégie du jackpot garanti tourne au vinaigre pour les kiosquiers

La Loterie Romande est furieuse ! L’institution suisse a récemment envoyé des lettres d’avertissement à plusieurs buralistes genevois qui ont participé, peut-être sans le savoir, à l’une des plus grandes opérations de "martingale" jamais réalisées sur le jeu du Joker. Une affaire qui fait trembler le petit monde des loteries et qui pourrait coûter cher aux kiosquiers impliqués.

Comme nous l’expliquons régulièrement sur Tirage-Euromillions.net, les jeux de hasard sont censés reposer sur… le hasard ! Mais que se passe-t-il quand des joueurs organisés décident de ne plus rien laisser au sort ? C’est exactement ce qui s’est produit en janvier 2025 à Genève, et la Loterie Romande n’a pas du tout apprécié ce petit tour de passe-passe.

L’opération "Jackpot garanti" qui a fait trembler la Suisse

📊 Les chiffres qui donnent le tournis

• Jackpot du Joker : 2,9 millions de francs suisses (environ 2,8 millions d’euros)
• Investissement des "serial-joueurs" : 1,6 million de francs suisses
• Jusqu’à 50 000 francs misés dans un seul point de vente
• Près de 80% des combinaisons possibles achetées

Un groupe de joueurs anglo-saxons, visiblement bien organisés, a mis en place une stratégie imparable : acheter suffisamment de combinaisons pour s’assurer de remporter le gros lot. Pour le Joker, avec ses "seulement" un million de combinaisons possibles à 2 francs chacune, le calcul était simple : 2 millions de francs d’investissement pour un jackpot de 2,9 millions. Une affaire rentable, même si nos mathématiciens en herbe n’ont finalement "que" couvert 80% des possibilités.

Des buralistes pris entre deux feux 🔥

Les kiosquiers genevois se retrouvent aujourd’hui dans une position pour le moins inconfortable. D’un côté, des joueurs qui débarquent avec des enveloppes contenant jusqu’à 4 000 francs en espèces et des téléphones affichant des codes QR pour valider rapidement 2 000 combinaisons à la fois. De l’autre, une Loterie Romande qui les menace désormais de résilier leur contrat pour avoir accepté ces mises jugées "disproportionnées".

"On ne savait pas quelle attitude adopter devant cette façon de jouer. On nous a dit que si les joueurs étaient des adultes, il n’y avait aucune raison de refuser ces mises," témoigne l’un des buralistes sanctionnés.

Certains affirment même avoir alerté plusieurs fois la Loterie Romande durant le week-end fatidique, sans recevoir de consigne claire. "À aucun moment on ne m’a dit qu’il fallait refuser ces mises. C’est particulièrement injuste de recevoir maintenant un avertissement, cela montre que la Loterie Romande est très mauvaise joueuse," s’indigne un autre kiosquier.

La Loterie Romande contre-attaque

Jean-Luc Moner-Banet, directeur général de la Loterie Romande, ne l’entend pas de cette oreille. Pour lui, il ne s’agit pas d’une faille dans le système, mais d’un non-respect des règles établies :

"Ce jeu présente un million de combinaisons différentes à deux francs la combinaison. Le calcul est vite fait. C’est 2 millions d’enjeux. Si on arrive à rentrer ces 2 millions dans le temps imparti, on est sûr de gagner. Mais il faut le faire selon les conditions prévues dans le règlement," a-t-il expliqué sur les ondes de la radio suisse.

Et d’ajouter : "On ne joue pas n’importe comment, à n’importe quelle heure, avec n’importe quel outil, avec n’importe quelle personne."

💡 Le saviez-vous ?

Ce n’est pas la première fois que des "serial-joueurs" tentent ce genre de coup ! En 2023, à Houston, un groupe avait investi 51,6 millions de dollars pour acheter toutes les combinaisons du Lotto Texas et empocher 95 millions de dollars. Mathématiquement imparable, mais éthiquement discutable…

Quand la loterie joue… à la loterie

L’enquête suit toujours son cours, notamment pour s’assurer du respect de la législation en matière de lutte contre le blanchiment d’argent. Le jackpot de 2,9 millions de francs n’a pas encore été versé, mais la Loterie Romande assure que le gain sera payé si toutes les vérifications ne révèlent pas de problème.

En attendant, l’institution a pris des mesures pour qu’une telle opération ne puisse plus se reproduire. Elle avait d’ailleurs temporairement bloqué le jeu en Suisse romande pendant une journée, obligeant les parieurs en série à se rabattre sur Zurich pour continuer leurs transactions.

Des buralistes qui risquent gros

Pour les kiosquiers, l’enjeu est de taille. Les jeux de la Loterie Romande représentent une part importante de leurs revenus, et la menace de résiliation de leur contrat fait peser une épée de Damoclès au-dessus de leur tête.

La lettre envoyée par la LoRo évoque clairement un "manquement aux devoirs de loyauté et de diligence" et une "perte de confiance". Elle mentionne également des "irrégularités dans l’enregistrement des paris" et demande aux commerçants de ne pas divulguer son contenu – ce qui n’a visiblement pas fonctionné !

Cette affaire soulève une question fondamentale : jusqu’où peut-on pousser la logique mathématique dans les jeux de hasard avant que cela ne devienne de la triche ? Et surtout, qui doit en porter la responsabilité : les joueurs qui exploitent une faille, les buralistes qui valident les tickets, ou l’opérateur qui conçoit les jeux ?

En attendant que ces questions trouvent leurs réponses, les kiosquiers genevois retiennent leur souffle… et les "serial-joueurs" comptent probablement déjà leurs futurs gains, à moins que la Loterie Romande ne décide de jouer les trouble-fête jusqu’au bout !

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